Une musique qui paraît irréelle

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Il y a 10 ans, mon frère m’accueillait dans son appartement pour un soir. Il partageait cet appartement avec un ami, et à cet époque-là, tous deux s’étaient épris d’un nouveau morceau d’IAM. IAM ? Je ne savais pas qui c’était – je vivais à l’étranger au moment de la déferlante « Je danse le mia ».

Sans perdre une seconde, mon frère et son colocataire décident de me faire découvrir ce morceau. A cet instant précis, je ne sais pas que les prochaines minutes vont considérablement influencer mes dix prochaines années. Le morceau commence par une voix étrange. Une musique entraînante commence en fond, puis des bruits étranges viennent se superposer à une autre voix qui semble tourner en rond – comme un disque rayé – tandis que je vois mon frère, le sourire aux lèvres, gesticuler dans l’appartement.

La suite serait trop longue à raconter. Passion dévorante pour le rap, argent de poche exclusivement fléché là-dessus, collection de disques envahissante, écriture d’articles, rencontres d’artistes, volonté de s’impliquer dans des projets…

(…)

Hier soir, 22h30.

La musique s’est tue, les lumières sont éteintes, la foule crie, chante, siffle, hurle. Et IAM revient sur la scène de l’Olympia, pour le rappel. Ce concert, c’est un cadeau d’anniversaire surprise de mon frère. Mon frère me regarde, me demande quels titres ils n’ont pas encore joué. Avant que j’aie le temps de répondre, une voix démarre. Une voix ? La voix. Je n’ai plus de jambes, plus de cou, plus de gorge, mais rien n’y fait, me voilà à sauter sur place, à hocher la tête et à scander le texte.

Il y a dix ans, juste avant d’écouter ce morceau pour la première fois, je ne savais pas ce qu’il allait engendrer. Je savais encore moins que tant d’années après, je repenserais à ce moment avec tendresse. Peut-être que si je n’avais pas découvert le rap ce jour-là, il me serait tombé dessus par la suite. Probablement même. Mais il se trouve que ça s’est fait ce jour-là. Et que ce détail – cette voix – a été le déclencheur.

18 Responses to Une musique qui paraît irréelle

  1. Julien dit :

    :-)

    J’ai commencé à écouter du rap avec ce morceau-là aussi, ou plutôt en tombant sur le clip du morceau. Enfin, je crois. C’est pas celui qui me touche le plus – les cordes de ‘Sous la même étoile »… soupir – mais frissons à chaque fois quand même. Il y a des disques autour desquels la vie paraît s’enrouler :)

    Sinon, faudra que tu me dises si, en dehors de ce détail là, ça vaut le coup d’aller les voir sur scène, « à leur âge », et avec comme boulet « Saison 5 » qu’ils doivent, je suppose, bien mettre en avant.

  2. […] C’est un certain Rémi qui est à l’initiative de ce projet. Rémi, a.k.a. Aspeum, est un lecteur méticuleux de mon blog et l’un des rédacteurs de légende du site abcdrduson.com. Fans d’Aspeum, réjouissez-vous : the boy is back ! Et, comme en témoigne son dernier message, il est en grande forme. […]

  3. Rémi dit :

    @Julien : Ma réponse tient en un sourire, celui qui s’affiche sur mon visage depuis que j’ai quitté la salle de concert. Je n’avais pas écouté « Revoir un printemps », je les avais vu en concert, c’était bien. Je n’avais pas écouté « Saison 5 », ce concert était magique. « La fin de leur monde » en live avec le clip en fond, c’est 11 minutes de frissons – frissons que j’ai encore en les décrivant.

    Bon, il faut aussi dire que la salle de l’Olympia est superbe : première fois que je vais à un concert de rap où, simultanément, je ressens les basses, reconnais les mélodies et comprends les paroles !

  4. Nico dit :

    Mais sais-tu d’où vient le début du morceau ? De la version vinyle Disney de « 20.000 lieues sous les mers » (quand Ned Lang explore le Nautilus), ça doit même être le début de la face B… ça m’avait fait super plaisir à l’époque vu que le disque a bercé mon enfance.

  5. Rémi dit :

    Tu me l’apprends ! Je n’ai jamais entendu parler de ce “20.000 lieues sous les mers” version Disney, c’est aussi sorti en dessins animé ? A l’époque où j’ai entendu le morceau, je ne connaissais « Star wars » que de nom, donc je présumais que c’était aussi un extrait du film. Merci pour l’information, en tous cas…

  6. Nico dit :

    C’était donc la version racontée par Jean Gabin (l’acteur hein) du film sorti en 1954 par Disney avec Kirk Douglas (http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=5040.html) et éditée aux éditions du Petit Ménestrel pour être tout à fait précis. Musique et arrangements de Maurice Jarre s’il vous plait. ‘tain je savais pas du tout que c’était Gabin qui racontait. J’aimerais bien retrouver ça, je crois que ma mère l’avait emprunté pour moi à la médiathèque de Colombes à l’époque.

    Il était en vente sur eBay il y a peu

  7. Rémi dit :

    Je suis pas sûr de comprendre : la voix qu’on entend, c’est celle de Gabin ? Et tu t’es souvenu de ce passage alors que tu l’avais écouté une fois quand tu étais petit ?

  8. Rg Prod dit :

    Bien sympa à lire tout ça… Bon blog…

    Et à Julien… Mais bien sûr que ça vaut (toujours) le coup d’aller voir IAM sur scène!

    Mon seul regret est de ne pas avoir été les voir là à L’Olympia (Je les avais vu au Bataclan en début d’année, pendant leur pré-tournée)… je devais y aller mais, pour des questions de circonstance, j’ai refilé ma place…
    Avec tout ce que je lis sur le net, je regrette un peu…

  9. Julien dit :

    Je peux peut-être aller les voir sur Nancy, mais j’ai peur d’avoir de la peine pour eux comme quand j’ai écouté Saison 5 en FNAC ou que j’ai vu leur projet de BD.

  10. Laurent dit :

    Tiens c’est marrant ça, moi j’ai reellement été traumatisé (par le disque mais ca tout lemonde je crois), par une petite voix subliminale dans « Dangereux », o*ù j’entendais systematiquement, et sansm’y attendre, mon pere m’appeler quand j’étais petit (d’unepiece voisine, par exemple): « laurent…. » exactemùent sa voix, et un truc qui fait finalement que Dangereux est peut etre mon titre préféré, je m’en etais jamais rendu compte (que c’etait sans doute pour ca). Essayez de l’ecouter avec la voix lointaine, et dites moi quel mot vous enendez en place de « Laurent », jen’ai jamais compris.

  11. Rémi dit :

    Les jours passent, et je ne me remets toujours pas de ce concert. C’est difficile à expliquer, parce qu’il ne s’est rien passé de particulièrement incroyable, mais ça m’a donné une folle envie de me replonger dans leur univers… Un truc m’a interpellé plusieurs fois : j’ai toujours préféré leurs morceaux « intemporels », mais il faut reconnaître que certains de leurs morceaux plus ancrés dans leur époque étaient quasi-visionnaires.

    Laurent, tu fais allusion à quelle voix, dans « Dangereux » ?

  12. Julien dit :

    Je vois pas non plus à quoi tu fais allusion Laurent. Par contre j’ai déjà eu cette impression avec deux ou trois morceaux de rap, au point de couper le son et de gueuler « Quoi ?! », en croyant vraiment qu’il m’appelait. Mais je sais plus dans quels morceaux. Donc les voix disent pas « Laurent » mais « Julien » :)

    Rémi, les morceaux « plus ancrés dans leur époque » c’est les morceaux politiques et sociaux style « Petit Frère » ?

  13. Rg Prod dit :

    Je confirme aussi pour les « voix » dans certaines chansons… maix ce n’est ni « Laurent », ni « Julien », mais « Guillaume » (quoique que plutôt une contraction du genre « Gyaume »)…

    Et sinon, il y a quand même quelques morceaux qui sortent du lot sur « saison 5 », si si promis…

  14. Chakra Alpha dit :

    J’aime beaucoup.

  15. meduz' dit :

    Pareil pour une voix, il y a deux ou trois « Mehdi » loitain dans « Je combats avec mes démons », un morceau que j’ai du écouté près de 100 fois tant il est riche et apaisant.

    Le concert, pour moi, c’est demain soir à Bruxelles !

  16. […] première fois que j’ai entendu parler de Louise Attaque, c’est par mon frère. Bien avant que la déferlante ‘J’t’emmène au vent’ n’emporte la France, […]

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